Essai
de foi fondé sur une prédication du pasteur David Jang à partir de 2
Corinthiens 5, exposant bibliquement la patrie véritable et l’espérance du
ciel, la vie éternelle après la mort, l’œuvre substitutive du Christ et la
réconciliation, ainsi que la responsabilité devant le tribunal du Christ.
Chaque
être humain vit avec une nostalgie : celle d’un « lieu où revenir ». Même si
l’on possède une maison, une adresse, un toit, la place où l’âme se repose
vraiment, là où les racines de l’existence touchent le sol, se trouve souvent
dans une autre dimension. La prédication que le pasteur David Jang déploie à
partir de 2 Corinthiens 5 (2 Co 5) remet précisément ce sens de la patrie en
ordre, au sein d’une vision biblique du monde : elle nous amène à regarder
l’après-mort non comme un vide vague et absurde, mais comme une porte qui
s’ouvre sur la vie éternelle. À la densité propre aux lettres pauliniennes, on
comprend que la foi n’est pas une technique pour comprimer les émotions de la
réalité, mais une lentille fondamentale pour interpréter la réalité elle-même ;
et que l’espérance du ciel n’est pas une échappatoire qui rend le présent sans
valeur, mais un point de référence qui rend le présent plus précieux. Le
pasteur David Jang regarde en face ce fait : lorsque ce point de référence
vacille, la vie de foi glisse facilement vers le désespoir et le cynisme.
Alors, il relie la question — « comment vivre aujourd’hui quand on connaît la
patrie » — au cœur de l’Évangile, c’est-à-dire aux vérités de la rédemption
substitutive et de la réconciliation.
Ce
qui devient d’abord très net dans son message, c’est la tension des « deux
mondes » que présuppose l’Écriture. Nous sommes habitués à ce qui se voit ;
mais la Bible ne dit pas seulement, en phrases consolantes, que le visible
n’est pas tout : elle le dit comme une structure, un ordre, une architecture.
Hébreux 8 suggère que les institutions et le culte sur la terre sont une copie,
une esquisse, une ombre des réalités célestes ; Hébreux 9 (Hébreux 9) tranche
la pensée « tout s’arrête ici » par cette déclaration : « Il est réservé aux
hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement. » Et lorsque
Jésus dit dans Jean 14 (Jn 14) : « Je vais vous préparer une demeure », ce
n’est pas seulement une parole pour apaiser une tristesse ; c’est une promesse
qui recompose la vision du monde. Paul, en 2 Corinthiens 5, décrit ce monde
comme une « tente » (un tabernacle), et le monde éternel que Dieu prépare comme
une « maison dans les cieux ». La tente suppose le déplacement et la
disparition ; la maison suppose l’habitation et la durée. La vie de foi n’est
donc pas l’abandon aveugle du réel, mais l’art de vivre dans la tente tout en
alignant sa direction vers la maison ; et pour que cette boussole ne se perde
pas, l’Évangile ne cesse de nous ramener du côté de la patrie.
Cette
configuration des deux mondes devient encore plus concrète par une image que le
pasteur David Jang aime employer : la métaphore du ventre maternel. Pour le
fœtus, l’univers entier semble se réduire au liquide amniotique. Pourtant, au
moment de la naissance, il traverse vers un ordre totalement différent, avec
une autre qualité d’air et de lumière. Si le fœtus imaginait cette transition
comme une « fin », la naissance ne pourrait être qu’effroi. C’est ainsi,
dit-il, que l’on peut comprendre le monde de l’après-mort selon l’Écriture : la
mort n’est pas une suppression de l’être, mais un passage ; elle est un
déplacement vers une réalité plus vaste. Par cette métaphore, il ne cherche pas
à effacer de force l’étrangeté de la mort, mais à la relier de manière
persuasive à la certitude : au-delà de l’étrangeté, il y a la patrie préparée
par Dieu. Ici, l’essentiel n’est pas une amplification émotionnelle, mais
l’objectivité biblique : le corps retourne à la poussière, mais l’esprit
retourne à Dieu. L’être humain n’est pas enfermé dans le seul temps biologique.
Quand Paul déclare : « l’homme extérieur se détruit, mais l’homme intérieur se
renouvelle de jour en jour », il reconnaît la finitude tout en ouvrant la
possibilité d’un renouvellement intérieur.
C’est
à ce point que le pasteur David Jang éclaire de manière très concrète la
tension entre la chair et l’esprit. La chair recherche ce qui est visible : la
satisfaction immédiate, la sécurité par l’accumulation, les applaudissements de
l’honneur. L’esprit recherche l’invisible : le poids de la vérité, le souffle
de l’éternité, la soif de Dieu. Si, après avoir comblé la faim, l’homme
continue de demander le sens ; si, après avoir obtenu le succès, il confesse
encore le vide ; si, même entouré, il sent un manque persistant, c’est parce
que nous sommes des êtres spirituels qui dépassent la seule catégorie du
matériel. La soif chantée par le psalmiste — « comme une biche soupire après
des cours d’eau » — n’est pas un goût religieux : c’est un signal ontologique.
Le pasteur David Jang appelle ce signal « la mémoire de la patrie », et il
affirme que le croyant ne doit pas l’étouffer, mais, avec l’aide du
Saint-Esprit, l’apprivoiser vers la bonne direction.
Ici,
le Saint-Esprit n’est pas un mystère vague : il est, selon Paul, un « gage »,
une « garantie ». En 2 Corinthiens 5, Dieu nous donne l’Esprit comme arrhes.
Une garantie signifie que la réalité future a déjà pénétré le présent. Ainsi,
l’espérance du ciel n’est pas un optimisme flou — « un jour, tout ira mieux » —
mais une puissance concrète qui transforme, dès maintenant, nos choix et notre
attitude. C’est aussi pourquoi le pasteur David Jang revient souvent au langage
de la citoyenneté céleste. La citoyenneté est un document d’identité, et
l’identité décide la grammaire d’une vie. Si l’on appartient au ciel, on ne
peut pas continuer à vivre comme si les valeurs du monde étaient tout. Cette
séparation n’est pas une haine du monde : c’est une distance qui permet d’aimer
le monde correctement. Quand la perspective de l’éternité est acquise, on
devient plus libre face aux profits immédiats et aux débordements émotionnels ;
et, au long de la marche vers la patrie, on peut garder un centre éthique
stable.
Le
pasteur David Jang ne traite pas l’opposition tente/maison comme une simple
figure de style : il la traite comme une réalité qui divise, concrètement,
l’affect de la vie et les décisions de la foi. Vivre sous la tente touche à
l’angoisse : tout peut s’effondrer. Santé, relations, finances, réputation —
tout peut vaciller en un instant ; l’actualité quotidienne et les fissures de
nos histoires personnelles ne cessent de le montrer. Alors beaucoup empilent
des mécanismes de sécurité et de contrôle pour calmer la peur. Mais Paul
conduit dans une direction tout autre : « si notre demeure terrestre — cette
tente — est détruite, nous avons de Dieu un édifice, une maison non faite de
main d’homme, éternelle dans les cieux » (2 Co 5.1). Cette assurance ne nie pas
la perte, mais elle empêche la perte de définir ultimement la vie. Le pasteur
David Jang explique ici le courage de la foi non comme un « positivisme sans
fondement », mais comme un « déplacement du regard avec fondement » :
reconnaître la fragilité de la tente, tout en laissant cette fragilité devenir
un passage vers Dieu — voilà, dit-il, l’attitude de celui qui connaît la
patrie.
Et
lorsque Paul dit : « dans cette tente, nous gémissons, accablés » (2 Co 5.4),
ce gémissement n’est pas un échec de la foi : c’est la respiration normale de
la foi. Le croyant n’est pas quelqu’un d’anesthésié devant la souffrance ; il
peut au contraire en sentir le poids plus finement. Mais si ce gémissement ne
se fige pas en désespoir, c’est parce que Dieu a donné l’Esprit comme garantie.
Le terme de « gage » chez Paul n’exprime pas une simple certitude émotionnelle
; il porte l’idée que la promesse future a déjà été déposée dans le présent
comme un acompte. Le pasteur David Jang affirme alors que l’espérance du ciel
n’est pas « l’histoire d’après », mais « le moteur qui tire la vie maintenant
». Ainsi, au lieu de jouer la tranquillité parfaite, le croyant tient debout :
il gémit, mais ne perd pas la direction.
Plus
le pasteur David Jang parle de l’espérance du ciel, plus il veille à ne pas
perdre l’équilibre paulinien : cette espérance rend la vie plus grave, plus
sérieuse. Le jugement d’Hébreux 9.27 n’est pas un dispositif pour effrayer ;
c’est une déclaration qui rend le sens à la vie. Et lorsque Paul déclare en 2
Corinthiens 5.10 que « nous devons tous comparaître devant le tribunal du
Christ » afin de recevoir selon le bien ou le mal accompli, il ne cherche pas à
manipuler par la terreur ceux qui sont sauvés : il rappelle que chaque journée
du croyant porte un poids réel devant Dieu. La vie de foi n’est donc pas une
compétition — « qu’ai-je accompli ? » — mais une mise en ordre autour d’une
question : « ai-je cherché à plaire au Seigneur ? » La confession : « que nous
demeurions dans ce corps ou que nous le quittions, nous nous efforçons de lui
être agréables » (2 Co 5.9) signifie : déjà dans la tente, vivre selon la
mesure du ciel.
La
certitude de Paul au sujet de l’après-mort — « préférer quitter ce corps et
demeurer auprès du Seigneur » (2 Co 5.8) — devient, dans la prédication du
pasteur David Jang, un sommet de consolation. La mort demeure étrange ; pour
ceux qui restent, elle laisse un vide. Mais la foi chrétienne n’efface pas
l’étrangeté : elle place, au-delà, une réalité relationnelle — « être avec le
Seigneur ». Puisque la promesse de Jean 14 n’est pas seulement la préparation
d’un lieu, mais une invitation à la cohabitation avec Jésus, le ciel est, avant
d’être un espace, une communion personnelle. L’espérance du ciel n’est donc pas
seulement l’idée rassurante « aller dans un bon endroit », mais la conviction
théologique « demeurer avec le Seigneur » ; et cette conviction devient un
pilier qui empêche l’effondrement au sein de la perte. De plus, Paul exprime le
désir non d’être « dépouillé », mais « revêtu par-dessus » (dans le mouvement
de 2 Co 5.4) : l’espérance chrétienne ne se réduit pas au confort d’une âme
désincarnée, elle vise l’achèvement de la résurrection et de la nouvelle
création. La chair se détruit, mais Dieu n’est pas Celui qui jette la création
: Il est Celui qui la renouvelle. Cette attente refuse le nihilisme qui méprise
le corps et rend, au contraire, la vie présente plus responsable.
Le
pasteur David Jang nous fait aussi considérer la force de cette perspective —
résurrection et nouvelle création — dans le deuil et la perte. Quand on laisse
partir un être aimé, la phrase « le temps arrangera tout » ne comble pas
l’absence. Le langage de Paul ne recoud pas la tristesse de force, mais il
présente une réalité plus vaste qui engloutit la tristesse sans la nier. Comme
dans une autre confession paulinienne : « si nous espérons ce que nous ne
voyons pas, nous l’attendons avec persévérance », le croyant n’attend pas parce
qu’il aime croire à l’invisible, mais parce qu’il a entendu la promesse que
l’invisible est plus réel. Le pasteur David Jang ne laisse pas Jean 14 devenir
une simple formule funéraire : il le lit comme une force pour que celui qui
reste puisse vivre à nouveau. Savoir qu’une demeure est préparée déplace le
destin du défunt de « l’incertitude obscure » vers « la sécurité dans la
promesse », et transforme le temps du survivant de « regrets stériles » en «
pèlerinage vécu par la foi ».
Ici,
un point est crucial : l’espérance du ciel ne se limite pas à stabiliser les
émotions personnelles. Paul dit dans Philippiens que « notre citoyenneté est
dans les cieux » et que nous attendons de là un Sauveur (dans le mouvement de
Ph 3.20). Attendre n’est pas une immobilité : c’est un temps orienté. Le
pasteur David Jang trouve dans 2 Co 5 la base pour dire que cette attente est
une « reconfiguration de la vie ». Puisque nous comparaîtrons devant le
tribunal du Christ, nous nous souvenons que les choix d’aujourd’hui sont reliés
à l’éternité. Et la réalité du tribunal n’est pas faite pour rendre le salut
instable : elle résonne comme un réveil afin que la vie commencée par la grâce
produise des fruits dignes de la grâce. Ainsi, le croyant ne s’accroche pas à
la peur pour « préserver » son salut ; il devient plus honnête parce qu’il ne
veut pas trahir l’amour qui l’a déjà réconcilié. Plus l’après-mort est certain,
moins nous gaspillons le présent : parce que nous savons que les paroles, le
pardon, le service d’aujourd’hui seront relus dans la lumière de l’éternité.
Lorsque
le pasteur David Jang évoque aussi la parabole du riche et de Lazare en Luc 16,
l’accent n’est pas mis sur des descriptions sensationnelles. La parabole montre
qu’il peut y avoir, après la mort, un renversement des valeurs, et elle
questionne ce que nous avons aimé et comment nous avons vécu ici-bas. Le repos
de Lazare n’est pas la récompense d’un mérite : il manifeste la compassion de
Dieu. La souffrance du riche n’est pas simplement liée au fait d’avoir eu des
biens : elle révèle le durcissement d’un cœur qui a détourné le regard du
prochain. Celui qui porte sérieusement l’espérance du ciel ne peut pas ne pas
ouvrir son cœur aux faibles. Parler de patrie tout en fermant les yeux sur son
voisin, c’est transformer la patrie biblique en simple consolation centrée sur
soi. Voilà pourquoi le pasteur David Jang insiste : croire au ciel doit devenir
une capacité réelle à choisir la justice et le bien dans la vie présente.
Au
centre de tout ce mouvement se trouvent la rédemption substitutive et la
réconciliation. Le cœur de l’Évangile que le pasteur David Jang met en avant
dans la seconde partie de 2 Corinthiens 5, c’est cette déclaration : par
l’œuvre substitutive de Jésus-Christ, Dieu et l’homme ont été réconciliés. La
phrase : « un seul est mort pour tous » (2 Co 5.14) dépasse largement l’idée
d’un simple modèle moral ; elle proclame le mystère du remplacement. La
rédemption substitutive, c’est un prix payé ; c’est prendre sur soi la dette
que le péché a produite. Dieu n’exige pas que l’homme construise un pont par
ses bonnes œuvres : par le Fils sans péché, Il ouvre Lui-même le chemin. C’est
pourquoi Paul dit que l’amour du Christ nous presse, nous saisit, nous pousse.
Si l’amour « presse », cela signifie que l’Évangile n’est pas une décoration
ajoutée de l’extérieur, mais une force intérieure qui change la direction. Le
pasteur David Jang ne consomme pas la croix comme un symbole religieux : il la
fait contempler comme un événement concret où l’amour de Dieu s’est condensé
dans l’histoire.
Un
autre axe majeur de sa prédication est que l’Évangile de la réconciliation
reconfigure, à la racine, les relations humaines. Paul déclare : « désormais,
nous ne connaissons personne selon la chair » (2 Co 5.16) — comme une
révolution de la perception. Connaître « selon la chair », c’est classer les
personnes selon l’apparence, l’origine, les compétences, l’efficacité, le
calcul du gain et de la perte. Mais celui qui a expérimenté l’Évangile de la
réconciliation regarde autrui de nouveau, en Christ. « Si quelqu’un est en
Christ, il est une nouvelle créature » (2 Co 5.17) : cette parole ne s’arrête
pas à la transformation intérieure individuelle. Une nouvelle créature engendre
une nouvelle communauté, et une nouvelle communauté fabrique une nouvelle grammaire
relationnelle. Si l’Église se déchire par la jalousie, la rivalité, les clans
et l’orgueil, elle entre en collision frontale avec l’Évangile de la
réconciliation. Le pasteur David Jang prend la réalité de l’Église de Corinthe
comme un miroir : il exhorte l’Église d’aujourd’hui à ne pas se satisfaire
d’une foi de mots et de formes, mais à choisir concrètement le pardon et la
paix dans les relations réelles.
Paul
va plus loin : Dieu nous a confié « le ministère de la réconciliation » (2 Co
5.18–19). Le pasteur David Jang lit cette phrase comme la raison d’être de
l’Église. Le croyant ne peut rester un consommateur sauvé ; il est appelé comme
« ambassadeur pour Christ » (2 Co 5.20). Un ambassadeur ne représente pas ses
préférences personnelles, mais la volonté du Roi. L’Église ne doit donc pas
être un groupe qui amplifie les conflits au milieu du monde ; elle doit devenir
un canal de paroles et d’actes qui restaurent les relations. Ce n’est pas de la
gestion d’image : c’est un style de vie qui coule de l’essence de l’Évangile.
Et dans la conclusion de 2 Co 5.21 — « Celui qui n’a pas connu le péché, il l’a
fait être péché pour nous… afin que nous devenions en lui justice de Dieu » —
la justice cesse d’être un concept abstrait : elle devient le caractère de Dieu
rendu visible dans des choix et des relations concrètes.
Lorsque
ce caractère prend forme dans la communauté, la réconciliation n’est pas une
technique pour mettre en scène une paix émotionnelle : c’est une décision de
vivre à la manière de la croix. Nous restons des êtres marqués par la chair :
il est facile de couper une relation sous prétexte d’avoir été blessé, de
suspendre l’amour par peur de perdre, de pousser l’autre au mur en s’abritant
derrière notre propre justification. Mais plus nous comprenons profondément
l’œuvre substitutive du Christ, plus nous apprenons un chemin de pardon qui
dépasse les calculs. Et ce chemin ne se porte pas seulement par tempérament
humain : l’aide du Saint-Esprit est nécessaire. L’Esprit aide à traduire les
valeurs du ciel en habitudes de vie : il ralentit la vitesse des mots, fait
choisir l’écoute plutôt que l’accusation, fait estimer plus précieuse la joie
de la réconciliation que l’ivresse de « gagner ». Si le pasteur David Jang met
en garde contre les conflits dans l’Église, c’est parce qu’ils ne sont pas
seulement un problème d’ambiance : ils entaillent la crédibilité même de
l’Évangile.
Son
message implique aussi une dimension sociale : la réconciliation peut s’étendre
du personnel et du communautaire vers le tissu de la société. À une époque où
l’opposition et la haine deviennent ordinaires, la réconciliation risque d’être
consommée comme un mot sentimental. Pourtant, la réconciliation biblique est un
chemin qui ne cache pas la vérité sans pour autant détruire l’autre ; qui ne
détourne pas la justice sans pour autant glisser vers la vengeance ; qui
reconnaît la blessure sans pour autant s’installer dans la haine. Parmi les
lettres de Paul, Philémon montre, par l’exhortation autour d’Onésime, que la
restauration d’une relation peut fissurer jusqu’aux structures d’un système.
Comme le simple mot « frère » a reconfiguré un monde entre esclave et maître,
l’Évangile de la réconciliation peut encore réordonner nos relations. Dans la
famille, le langage entre générations ; au travail, la logique de la
concurrence ; dans l’Église, la manière de traiter la différence : tout doit
être examiné devant l’Évangile. Celui qui possède la citoyenneté céleste ne
fuit pas sa responsabilité dans le monde ; il reçoit, plus clairement, la
vocation de vivre comme médiateur de paix.
Il
existe une œuvre qui aide à imaginer ce paysage intérieur de l’Évangile en une
seule image. Le chef-d’œuvre du peintre néerlandais du XVIIe siècle
Rembrandt, « Le Retour du fils prodigue » (The Return of
the Prodigal Son), représente avec une profondeur calme mais écrasante
l’instant où le fils, revenu après tout avoir perdu, est accueilli dans les
bras du père. Les chaussures usées, les vêtements en haillons, la nuque
baissée, et les deux mains du père qui recouvrent l’enfant : tout dit que le «
retour » n’est pas un simple déplacement, mais une restauration de relation ;
et que la patrie ultime que l’homme désire est, en fin de compte, le sein du
Père. L’Évangile de la réconciliation dont parle le pasteur David Jang
ressemble à cette scène. La patrie n’est pas seulement une adresse céleste :
c’est le lieu où la relation avec Dieu est rétablie. La rédemption substitutive
est le chemin qui nous y ramène. Et la réconciliation est la manière par
laquelle celui qui est revenu invite encore d’autres, sur la route, à entrer
eux aussi.
Désirer
la patrie, c’est aussi s’exercer, dès aujourd’hui, à vivre avec Dieu là où l’on
est. Quand Paul dit : « nous marchons par la foi, et non par la vue » (2 Co
5.7), cette foi devient une habitude, une discipline. La prière n’est pas une
fuite vers le ciel : elle est un souffle qui acclimate le cœur à l’air de la
patrie. La méditation de la Parole est un processus où l’on affine de nouveau
une échelle de valeurs usée par le langage du monde. Le culte n’est pas un
événement qui suspend un instant la consommation émotionnelle de la semaine :
c’est un temps où l’on reconfirme la royauté et l’ordre du ciel, afin de se
tenir à nouveau comme ambassadeur. Ces pratiques ne deviennent pas un mérite ;
elles sont des canaux par lesquels nous goûtons plus profondément la grâce de
la réconciliation et la traduisons dans la vie quotidienne. Ainsi, la vie de
foi que souligne le pasteur David Jang n’est pas une ferveur ponctuelle : elle
se manifeste comme une direction durable.
Comme
le pasteur David Jang l’enseigne à partir de 2 Corinthiens 5, l’Évangile nous
donne une vision biblique du monde, et cette vision change nos choix
relationnels. Quand un conflit naît, au lieu de désigner l’autre comme « ennemi
» et de l’attaquer en ligne, ouvrir encore une possibilité de dialogue en
Christ ; quand les malentendus s’accumulent, au lieu de se décharger par des
paroles de coulisse, vérifier la vérité et parler avec responsabilité ; quand
une communauté vacille, au lieu d’appliquer une logique de victoire et de
défaite, se souvenir du ministère de la réconciliation et choisir l’abaissement
: ces petites décisions sont précisément le concret que 2 Co 5 réclame. La
réconciliation n’est pas un idéal lointain : c’est un entraînement. Et l’aide
du Saint-Esprit est le souffle de grâce qui rend cet entraînement possible dans
la durée.
Même
la manière de se préparer à l’après-mort devient très pratique sous cette
direction. Le fait de comparaître devant le tribunal n’est pas une menace
destinée à manipuler par la peur : c’est une alarme de grâce qui réveille ce
qu’il ne faut pas remettre à plus tard. Dire « pardon » maintenant, dénouer
maintenant une incompréhension, tendre maintenant la main de paix, choisir
maintenant une petite bonté envers les faibles : voilà la sagesse de celui qui
prépare la patrie. En même temps, le pasteur David Jang place un avertissement
: plus on parle du ciel, plus on doit devenir humble. Si l’on se sert de
l’espérance du ciel pour condamner autrui, ou si l’on prend le jugement comme
excuse pour suspendre l’amour, alors l’espérance n’est plus l’Évangile de Paul
: elle devient un masque de justice personnelle. La réconciliation n’est
possible que par la manière de la croix. La croix est signe de victoire, mais
aussi signe d’abaissement ; et l’œuvre substitutive du Christ donne la liberté
de consentir à une part de perte pour l’autre. Quand cette liberté est utilisée
en amour, le croyant commence déjà, dans la tente de ce monde, à répandre le
parfum du ciel.
Comme
Paul oppose dans Romains la mort « en Adam » et la vie « en Christ » (selon la
logique de Rm 5), la prédication du pasteur David Jang affirme que la question
« en qui suis-je ? » décide à la fois du destin et de l’éthique. Être en Christ
ne signifie pas seulement recevoir le pardon : cela signifie que le centre de
la vie a changé de place. Ainsi, même dans l’échec, le croyant peut revenir et
se relever ; même dans le succès, il peut ne pas s’installer dans l’orgueil.
Celui qui connaît la patrie lit son histoire dans la phrase plus large de
l’éternité.
Au fond, la conclusion que nous laisse la prédication du pasteur David Jang sur 2 Corinthiens 5 est simple. Celui qui connaît la patrie ne place pas le centre de sa vie dans les performances d’ici-bas ; mais il ne devient pas non plus irresponsable et fuyant. Il vit une journée de tente en se souvenant de la maison céleste ; il s’attache avec reconnaissance à l’œuvre substitutive du Christ, se réconcilie avec Dieu, et, selon le ministère de la réconciliation, invite le prochain et la communauté à la paix retrouvée. Le gage de l’Esprit fait vivre le présent à la lumière du futur ; la lumière du tribunal donne un sens à chaque choix ; et l’espérance du ciel réoriente un cœur vacillant vers la patrie. La foi n’est donc pas l’art de quitter le monde, mais la manière d’aimer le monde d’une façon nouvelle, en plaçant tout le chemin vers la patrie sous la lumière de la restauration des relations. En suivant la route de cet Évangile que le pasteur David Jang expose à partir de 2 Co 5, nous n’imaginons plus l’après-mort uniquement comme une obscurité de peur : nous vivons aujourd’hui avec assurance dans la promesse de la vie éternelle et de la demeure avec le Seigneur. Et cette assurance ne produit pas l’arrogance, mais l’humilité ; non l’évitement, mais la responsabilité ; non la division, mais la réconciliation. En marchant ainsi, le croyant entend, à chaque instant, l’appel de la patrie ; il supporte l’angoisse de la tente par le gage de l’Esprit ; et, saisi par l’amour du Christ, avance comme ambassadeur de la réconciliation. Quand la maison où l’on revient est claire, le pas d’aujourd’hui devient clair lui aussi.
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